La finalité est d’éviter les lésions alvéolaires surajoutées par une ventilation agressive sous intubation.
Parmi celles-ci, en alternative aux masques étanches sur des respirateurs spécifiques de VNI, on assiste à la suite de rupture de disponibilités de ces machines, au retour de la méthode "simplifiée" de CPAP dite « de Boussignac ».
Celle-ci est depuis sa conception artisanale en 1973 par Georges Boussignac , au sein de l’équipe du Professeur Huguenard à Henry Mondor puis son développement après plusieurs années d’études par les Laboratoires Vygon, devenue un standard dans le traitement de l’OAP cardiogénique. Son usage, tout comme celui des casques "Helmet" s’est peu à peu restreint au bénéfice des appareils permettant une VNI sur masque étanche spécifique.
Mais ceux-ci sont venus au cours de cette pandémie à manquer dans les services d’urgences et de soins intensifs. A défaut, des systèmes de pression positive permanente ont été improvisés à partir de masques de plongée (de type snorkeling) modifiés par la connexion de tuyaux sur une pièce intermédiaire fabriquée par une imprimante 3D.
(voir le portfolio).
Dans ce contexte, la " Méthode Boussignac " est aujourd’hui préconisée largement pour la prise en charge des œdèmes pulmonaires à physiopathologie mixte lésionnelle et cardiogénique du COVID19.
Le laboratoire Vygon commercialise en France depuis une vingtaine d’années le matériel nécessaire à cette oxygénation. Un fort débit d’oxygène est administré de façon tangentielle par un débilitre adéquat permettant une administration de 30 litres par minutes (au lieu de 15 pour un débitmètre ordinaire) sur un connecteur spécifique branché sur un masque facial étanche. Un second ajutage sur ce connecteur spécifique très léger permet de mesurer la pression à l’intérieur de la chambre de ventilation ainsi créé, modulable par des variations de réglage du débitmètre. Le mécanisme ne correspond pas strictement à un effet Ventury de type aspiratif. En fait, grâce à ce débit important, il se créé dans le masque facial une chambre d’ hyperpression, le circuit étant en permanence ouvert à l’air mais régulé comme par une valve virtuelle par le conflit des turbulences entre le jet accéléré par quatre fins canaux et les pressions des mouvements respiratoires du patient.(1).
Le coffret rigide de CPAP Boussignac commercialisé par Vygon en France il y a quelques années.
Au centre, le connecteur vert spécifique à deux ajutages
A gauche, le manomètre de contrôle de pressions, à droite le débilitre spécifique.
Remarquez "l’araignée" de maintien des masques, aujourd’hui abandonnée et devenue rare.
Très simple d’emploi et économique en consommables, la Méthode Boussignac est ainsi utilisée couramment depuis des années (2) ; l’actuelle pandémie lui a donné un regain particulier d intérét.
un coffret souple CPAP Boussignac Vygon, version 2020
On découvrira avec grande émotion la relation historique de cette découverte par Georges Boussignac , invité d’ honneur du congres de la SFMU en 2018 sur YouTube a l adresse ci-après. (3)
Cette présentation empreinte d’humanisme, porteuse d’espoir, est d’un intérét remarquable dans la période troublée que nous traversons actuellement
Références :
1) Ventilation non invasive par le circuit de Boussignac , in : Brochard L. et coll ,« Ventilation artificielle » , p.137, Masson Ed ; 2008.
2) Collin B., Etude de pratique de la ventilation non invasive au service d’ accueil des urgences de Nancy, Thèse pour le Doctorat, Nancy, le 1l octobre 2010
3) Boussignac G., Secrets pour une idée nouvelle, Congrès de Médecine d’Urgence, SFMU, Paris, Juin 2018.
On retrouvera la vidéo correspondante sur youtube.com grâce au partenariat de Vygon Group :
https://www.youtube.com/watch?v=mnGIxfcsiac