Il publie son livre sur l’anesthésie à l’éther en septembre 1847. Dans cet ouvrage, il décrit cinq stades d’anesthésie à l’éther, le stade chirurgical correspond au quatrième. Néanmoins, Snow observe que la chirurgie peut étre pratiquée en alternant la profondeur de l’anesthésie entre les troisième et quatrième stades, voire méme en revenant temporairement au deuxième en fonction de l’importance de l’agression chirurgicale. Afin de mieux contrôler la profondeur de l’anesthésie, John Snow invente un vaporisateur avec lequel la proportion de vapeur délivrée est fonction de la température de l’air, elle-méme maintenue par un réservoir d’eau entourant le système de vaporisation. Il invente également un masque muni d’une valve qui permet l’administration d’air additionnel lorsque l’anesthésie doit étre allégée. Il discute dans son livre les stades d’anesthésie qu’il décrit par rapport aux autres auteurs, en particulier Francis Plomley qui en janvier 1847 avait décrit trois stades cliniques et par rapport à Flourens qui décrit les effets de l’éther en thermes plus physiopathologiques. Pour ce dernier, l’éther abolit d’abord l’activité des hémisphères cérébraux, puis l’activité de coordination motrice du cervelet et enfin les fonctions motrice et sensitives de la moelle. L’activité du tronc cérébral est respectée, sauf en cas de surdosage aboutissant à la mort. John Snow est un précurseur de talent puisqu’il décrit avant Guedel (1920) les principaux signes cliniques de l’anesthésie et invente le premier vaporisateur afin de permettre un meilleur contrôle de la profondeur de l’anesthésie. Le quatrième stade décrit par Snow correspond au troisième stade de Guedel.
Après cette longue description des caractéristiques de l’anesthésie à l’éther, Snow rapporte les observations cliniques qu’il a recueillies successivement au St George’s Hospital et à l’University College Hospital. Dans ce dernier établissement, il a en particulier travaillé avec le fameux chirurgien Liston.
John Snow poursuivra sa carrière d’anesthésiste en pratiquant plus de 5000 anesthésies au chloroforme sans accident. Il se fera connaître du public en administrant le chloroforme à la reine Victoria en 1853 lors de son accouchement du prince Léopold. Il consacre une grande partie de son activité à la recherche, expérimentant en particulier l’anesthésie avec réinhalation et neutralisation du CO2 par la soude. Son dernier ouvrage "On Choroform and other anaesthesics" est publié peu de temps après sa mort.
John Snow a été un des premiers à comprendre que l’anesthésie offrait un champ de recherche et d’applications cliniques tellement vastes qu’il était nécessaire de s’y consacrer à temps com