Lors de votre séjour à Prague, il faut bien chercher pour trouver la plaque y commémorant la première anesthésie €¦ car elle ne figure dans aucun guide touristique.
En limite de la vielle ville Staré Mesto , au bord de la Moldau, l’hôpital Na Frantisku (à l’ époque couvent bénédictin de l’ Ordre des Frères Miséricordieux) assure encore aujourd’hui par son accès principal l’accueil des urgences.
Sur le bâtiment arrière, en contournant le site, est apposée sur un mur ancien abimé, très en hauteur, une très discrète plaque commémorative.
Elle rappelle, à l’initiative de la Société tchèque d’anesthésiologie, l’attribution à Frère Celestyn Opitz de la réalisation de la première anesthésie à l’ éther le 7 fevrier 1847, soit 4 mois après Morton .
Informé de la démonstration de Morton par son supérieur monastique, frère Patrick, Opitz pratiqua le 6 février des essais sur des volontaires non opérés , puis le lendemain sur un patient la première administration d’éther au goutte-à -goutte pour une amputation (de jambe ou de main selon les écrits).
Une certaine controverse existe toutefois au sujet de la réalisation de cette première anesthésie , au profit de l’un des chirurgiens alors présents, les Prs Franz von Pitha - lequel aurait été réticent à utiliser une méthode non approuvée - ou Josepf Halla - qui rapportera plus tard y avoir participé -. De plus, des administrations d’éther auraient été réalisées à la méme époque dans les hôpitaux de Brno et Olomouc.
Alors encore infirmier soignant, en cours de formation médicale, Opitz réalisa ensuite pour diverses interventions (gestes dentaires, abcès, plaies..) 180 anesthésies en 3 mois, ce qui lui valu, bien que non médecin, un doctorat en chirurgie par l’université de Vienne. Ainsi reconnu puis diplômé en médecine, il obtint ensuite plusieurs distinctions impériales.
La Société tchèque d’anesthésiologie, de réanimation et de médecine intensive (CSARIM) décerne depuis 2007 une médaille aux principaux médecins tchèques qui ont effectué un travail professionnel et organisationnel méritoire dans leur vie professionnelle. De méme, depuis 2010, l’Ordre des Frères Miséricordieux décerne le prix FrantiÅ¡ek Celestà½n Opitz pour les soins exemplaires et désintéressés aux malades et aux nécessiteux.