Traitant l’alcool éthylique par le « chlorure de chaux », Eugène Soubeiran (1797-1858) prépare en 1831 le chloroforme. Il en rend compte dans une publication modestement intitulée « Recherches sur quelques combinaisons du chlore’ qui parait dans les Annales de Chimie et de Physique ».


Crédit photo Alain Huguenin 2013

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Voir en ligne biographie Soubeiran
Cette découverte est attribuée également à Justus von Liebig (1803-1873), célèbre chimiste allemand, et à l’américain Samuel Guthrie (1782-1848). Si l’on s’en tient aux dates de publication des travaux de ces derniers, 1832, la priorité de la découverte revient à Soubeiran.

Voir en ligne biographie von Liebig

Voir en ligne biographie Guthrie
En fait, Soubeiran et Liebig se sont mépris tous deux sur la nature du produit qu’ils ont décrit, et c’est Jean Baptiste Dumas (1800-1884))qui, plus tard, lui a donné le nom de chloroforme et en a décrit la constitution et les propriétés physico-chimiques.

Voir en ligne hommage et biographie de Dumas par l’académie des sciences en 1913
En outre, le chloroforme s’altère rapidement à l’air en oxychlorure de carbone toxique. Jules Regnault, successeur de Soubeiran dans ce qui était l’ancêtre de l’AGEPS : la Pharmacie Centrale, proposa, après une étude complète des dérivés du méthane, la stabilisation du chloroforme par des faibles quantités d’alcool éthylique évitant aussi sa dégradation rapide et sa transformation en phosgène toxique.
L’intérêt médical du chloroforme apparait lorsque le britannique James Young Simpson d’Edimbourg (1811-1870) l’utilise comme anesthésique pour la première fois le 4 novembre 1847. Son succès est immédiat car il est plus efficace que l’éther et Il obtient même ses lettres de noblesse le 7 avril 1853, jour où John Snow l’administre à la Reine Victoria, qui met ainsi au monde sans douleur son quatrième enfant, le prince Léopold, et lance par là même la mode de « l’anesthésie à la Reine ».

Crédit photo Alain Huguenin 2013

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Depuis environ 1960 le chloroforme n’est plus utilisé en anesthésie mais sert encore comme solvant il est facilement achetable sur le Web.
Cependant le mythe de son utilisation criminelle pour annihiler les individus persiste dans de nombreux romans, séries policières et bandes dessinées (Hergé dans six albums de Tintin par exemple).
